jeudi 1 novembre 2007

Joe Henry – Civilians [Anti-]

La fille de la pochette (qui rappelle PJ Harvey) est dans une calèche, l’air ailleurs, avec dans la main des fleurs blanches que l’on jurerait funestes. Derrière elle, les tours s’élèvent. On est à New-York. Boston. Chicago. Ou Washington. En tout cas aux États-Unis.

Dans son nouvel album, 'Civilians', Joe Henry y raconte son pays. Ses États-Unis. Et le fait entouré de compagnons de route triés sur le volet. Et quel volet ! Jugez plutôt : Van Dyke Parks, l’ami des Beach Boys, Bill Frisell (dont on se souvient avec délice de son 'The Intercontinentals' de 2003) ou Loudon Wainwright III (le père de Rufus et de Martha et, surtout, songwriter folk de talent) sont de la partie. Bref, Joe Henry n’a pas lésiné sur les invités de marque à la valeur ajoutée artistique énorme.

Mais on n’en doutait pas. Personnellement découvert lors de la sortie de son 'Tiny Voices' en 2003 (bien qu’il comptait déjà 15 ans de carrière derrière lui), qui avait connu à l’époque un joli succès d’estime et des louanges de critiques tombés, comme moi, sur le cul, voir ainsi un casting de cette qualité est tout sauf une surprise.

Comme ne l’est pas non plus la qualité de ce 'Civilians', qui tourne plus que de raisons dans mon lecteur depuis sa sortie en septembre dernier. La voix profonde est toujours la même, touchante, juste, pleine d’émotion et romantique. Ses morceaux, mix pile-poil-ce-qu’il faut de pop suave et d’empreintes jazzy – aux accents parfois folk avec une mandoline du plus bel effet –, ont une classe dingue, enrobés qu’ils sont par une production ronde comme un ballon mais légère comme de l’hélium. Et puis derrière, au niveau des musiciens - le jeu du batteur, les cordes - , tout est du très haut niveau.

Bref, en ce jour béni (oui, il est férié : contentons-nous de peu, c’est déjà beaucoup), 'Civilians' de Joe Henry est le disque idéal très franchement. Le soleil va pointer le bout de son nez et le froid sera vivace. Le contexte idéal pour écouter cette petite douceur poppy-jazz inspirée. Qui finira bien haut dans tout top de fin d'année de qualité et qui se respecte. (Sortie : 11 septembre 2007)

Son :
Myspace (2 titres de Tiny Voices)
Site Officiel (album en écoute intégrale ou quasi).


Deux facettes dans les titres proposés ci-dessous. Un Joe enlevé et un Henry posé et impliqué (magnifique Our Song, finement politisée) (malheureusement plus en ligne).

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