vendredi 29 janvier 2010

[Track of The Day] Dum Dum Girls - Jail La La

Tirant sans doute son nom (ce n'est qu'une hypothèse) de Talk Talk et de son album 'It's My Life' (Dum Dum Girl est la chanson qui ouvre le disque), Dum Dum Girls est semble t-il prête à conquérir le monde. En tout cas, de l'autre côté de l'atlantique, le buzz commence à monter, doucement mais surement. Il faut dire que son 'Yours Alone Ep' de l'an passé était très convaincant.

Depuis, tout s'est accéléré pour Dee Dee, maître à bord de ce désormais quatuor (seule au départ, elle a depuis embauché) 100% féminin: une signature chez Sub Pop (rien que ça), l'embauche de Richard Gottehrer (pas l'auteur du Youki hein, mais l'ancien Strangeloves, troisième dent du trio qu'il formait avec Feldman et Goldstein dans les sixties et producteur, entres autres, de Blondie ou Dr Feelgood) à la production, et un premier album 'I Will Be' à venir le 30 mars prochain.

Histoire de nous mettre en appétit, Dum Dum Girls propose un premier 7", qui présente le premier single de l'album, Jail La La. Une chanson toujours dans une veine noisy-pop, même si elle est moins acérée et lo-fi que sur l'Ep. A dire vrai, ce n'est pas forcément un mal, car la qualité est là et Jail La La est un morceau très mélodieux et extrêmement catchy. Ce 'I Will Be' des Dum Dum Girls était attendu. Il est encore bien plus aujourd'hui. 

Album: Jail La La 7" 
Année: 2010 
Label: Sub Pop

Ce 'Jail La La 7"' sera en vente le 16 février prochain. Commande possible directement sur le site de Sub Pop.

mercredi 27 janvier 2010

[Track of The Day] The Tallest Man On Earth - King of Spain

Je m'étais dit qu'aujourd'hui, je ne mettrais pas de track of the day. Pour mieux apprécier le 'There Is Love In You' de Four Tet. Et puis parce que bon, oh, ça va hein, faut laisser les gens respirer, trop c'est trop, non mais. Et puis parce que j'ai une plongée dans Six Feet Under à continuer. Et puis parce qu'il fait froid.

Et puis, voilà t-y pas que Dead Oceans balance un mail anodin, y annonce que The Tallest Man On Earth vient de rejoindre le roster du label, qu'ils sortiront son deuxième album, 'The Wild Hunt' en avril prochain, et qu'en plus, vu qu'ils sont sympa, ils proposent de télécharger gratuitement une première chanson, King of Spain, histoire de nous mettre l'eau à la bouche.

Forcément, j'ai craqué. Je suis faible. Je suis un petit homme qui n'a aucune volonté. Non mais aussi, forcément, The Tallest Man On Earth quoi. On parle ici d'un mec qui m'avait retourné le cerveau y a deux ans avec son premier album 'Shallow Grave'. Ça aide pas.

Et puis, sans vouloir jouer les pisses vinaigres, ça aurait aidé aussi que ces 3'26'' n'aient aucun intérêt, qu'elles soient ineptes et vides, qu'il n'y ait aucun souffle dans ce King of Spain, qu'il n'y ait aucune mélodie, qu'il n'y ait pas cette voix, pas ces doigts qui se baladent à une vitesse folle le long du manche d'une guitare folk, ou même que la pochette soit laide comme tout. Parce que là, comment vouliez-vous que je résiste? 

Album: The Wild Hunt 
Année: 2010 
Label: Dead Oceans 

King of Spain est à télécharger gratuitement et légalement sur le site de Dead Oceans, en allant sur le lien suivant.

mardi 26 janvier 2010

Four Tet - There Is Love In You [Domino]

Il fait partie de ces artistes touchés par la grâce. Ceux qui ont pris une plus grosse part du gâteau que les autres. Et qui en ont même privé certains. Ceux sur le berceau de qui de gentilles marraines se sont penchées, l’une lui donnant une oreille parfaite, l’autre un don pour la mélodie, une troisième lui conférant une ouverture d’esprit rare. Bref, un petit génie, totalement insaisissable, exaspérant pour bon nombre de ses coreligionnaires, passionnant pour les autres.

Lui, c'est Kieran Hebden, aka Four Tet. Un artiste digne des Nick Drake, John Coltrane, Bob Dylan, Paul Mc Cartney, Miles Davis, Beethoven, Brian Wilson et autres Mozart. Cette accumulation de noms et de superlatifs va en faire sourire ou hurler plus d’un. Mais je pense sincèrement que Four Tet est de l’acabit de ces gens là. Un homme à l’intelligence et l’éclectisme fou, qui a une idée très large de la musique et de son art, et qui s’échine à toujours à ressortir la quintessence de ses expérimentations.

L’œuvre de Four Tet est une œuvre en mouvement constant, en perpétuelle mutation. De ses premiers essais en trio avec Fridge (groupe sur lequel un jour on se recueillera pieusement) à son nouvel album sorti hier ‘There Is Love In You’, Four Tet n’a pas choisi de chemin tout tracé mais a creusé son sillon. Toujours en suivant son instinct, sans s’appesantir sur ses premiers efforts, en se remettant sans cesse en question et sans jamais se limiter à la seule sphère électronique.

Il est mélodique et aérien sur ‘Rounds’ – album de folktronica somptueux sur lequel plus d’uns auraient fait carrière ? Il enchaine par un ‘Everything’s Ecstatic’, exigeant et brut de décoffrage.
Il s’acoquine le temps de quatre albums (en 3 ans !) avec le batteur de jazz Steve Reid pour des disques déstructurés, expérimentaux et habités ? C’est pour mieux produire ‘Just Beyond The River’ de James Yorkston & The Athletes, avant d’aller remixer Nathan Fake, Sia, Born Ruffians ou encore Madvillain et de collaborer avec le roi du dup-step Burial, mon enfant.

Nouvel effort discographique, ‘There Is Love In You’ est un nouveau pas en avant dans l’œuvre de Four Tet. Un disque optimiste (le titre n’est pas une façade) et une remise au cœur de son œuvre des mélodies. Si elles n’avaient pas disparues sur ses derniers albums, depuis ‘Rounds’ il n’avait pas été aussi soigné à ce niveau là.

Qu’il use de boucles ou de samples, qu’ils fassent de la synth-pop (Circling) ou se replonge dans un folktronica qu’il maitrise à merveille (She Just Likes To Flight), qu’il augmente les beats et rende les corps lascifs (Love Cry, Sing), la parole est toujours donnée à la mélodie, que Four Tet érige en grand commandeur de ce ‘There Is Love In You’.

Cet album est d’une finesse et d’une délicatesse totale, où chaque morceau est travaillé à l’extrême et composé de couches qui s’emboitent avec un naturel désarmant ; où chaque chanson semble prendre vie et corps (This Unfolds est à ce propos un bijou organique) ; où Four Tet fait dans le feutré et dans le ouaté.

En composant ‘There Is Love in You’, premier véritable album en cinq ans, Four Tet a monté un nouveau pan de mur de la cathédrale sonore qu’il construit depuis le début de sa carrière. Un édifice qui commence à être sacrément imposant, qui semble encore bien loin d’être terminé mais qui a déjà gagné l’intemporalité. (sortie : 25 janvier 2010)

Nb: Très belle chronique de ce 'There Is Love In You' par Berlin2Barcelona chez Chroniques Électroniques, à lire ici.

Son :
Myspace (Une chanson de ‘There Is Love In You’ en écoute)
Site officiel


Deux chansons en écoute. L’une (Angel Echoes) ouvre l’album, avec cette boucle féminine qui répète « There is love in you », l’autre le ferme avec She Just Likes to Flight, sublime morceau sur lequel les plus popeux craqueront forcément (malheureusement plus en écoute).

lundi 25 janvier 2010

[Track of The Day] Tunng - Don't Look Down or Back

Bien qu'entièrement conquis par Bullets ou sa version française Balles, leur 'Good Arrows' m'avait déçu, écrasé qu'il était par ce single tonitruant. Et pourtant dieu sait que j'avais été charmé et fini bouche bée devant la beauté de leurs deux premiers albums, notamment 'Comments of The Inner Chorus' à la finesse et l'élégance rare.

Trois ans plus tard, Tunng, beau groupe de folktronica s'il en est, est de retour après des détours par quelques side-projects (dont le joli bien que dispensable The Accidental) pour un quatrième album, '… And Then We Saw Land'. Un disque qui, selon les dires de la troupe anglaise, a été pensé avant tout pour la scène afin qu'en concert les spectateurs se mettent à chanter à tue tête les chansons pour devenir une sorte de «mega chorus».

A écouter le premier extrait de l'album, on serait presque enclin à croire Tunng. Ce Don't Look Down or Back, s'il a perdu en sonorités organiques qui faisaient la force du groupe (mais c'était déjà le cas sur 'Good Arrows'), une fois passé l'étonnement du premier refrain, s'avère bien efficace. On est certes très loin de la claque de Bullets mais quand bien même.

Sortie de ce '… And Then We Saw Land' prévue le 1er mars prochain, toujours chez Full Time Hobby. Un disque que Tunng annonce aussi festif, optimiste que voyageur. 

Album: … And Then We Saw Land 
Année: 2010 
Label: Full Time Hobby 

Don't Look Down or Back est à télécharger gratuitement et légalement en allant par ici.

vendredi 22 janvier 2010

[Track of The Day] Gorillaz - Stylo (feat. Bobby Womack & Mos Def)

Parlophone a donc lancé la campagne de promotion comme il faut. Un tweet anodin propose de télécharger un premier morceau. Et le buzz est parti.

Car il faut bien avouer que depuis hier, on parle beaucoup de Stylo, ce premier extrait de 'Plastic Beach', le troisième album à venir de Gorillaz. A quoi bon en reparler dans ces pages alors qu'il est déjà un peu partout? Mais pour deux raisons mes bons amis!

Un parce que Gorillaz est la meilleure chose que Damon Albarn ait jamais créée. Et deux parce que ce ce Stylo (qui sort en single lundi) annonce du lourd, du très lourd. Sur cette chanson là, la production est totalement folle, mouvante et percutante. Les voix de Mos Def et surtout de Bobby Womack (incroyable!) sont imparables.

On peut donc s'attendre à une nouvelle réussite de la confrérie animée avec 'Plastic Beach'. Un album qui contera les aventures des Gorillaz, perdus sur une île déserte du Pacifique Sud (The Plastic Beach HeadQuaters), l'endroit le plus désert de la planète, uniquement composé de détritus, déchets et vestiges de l’humanité. Légèrement dans l'air du temps donc…

Mais bon, peu importe: les visuels couplés à ce premier Stylo ainsi qu'à la liste d'invités longue comme le bras (Lou Reed, Mark E. Smith de The Fall (!!), Gruff Rhys, Snoop Dog ou la moitié des Clash) donnent sacrément envie d'en savoir plus. Rendez-vous donc en mars prochain. 

Album: Plastic Beach 
Année: 2010 
Label: Parlophone

jeudi 21 janvier 2010

[Track of The Day] Gonjasufi - Kowboyz & Indians

(La chronique de 'A Sufi and a Killer', premier album de Gonjasufi, est à retrouver ici, avec deux titres en écoute)

Premier album en vue pour Gonjasufi, un de mes grands coups de coeur de l'an passé avec son ''Holidays/Candylane 7"' (lecture , écoute ici et ici). Il sortira le 9 mars prochain, chez Warp donc, et s'appellera 'A Sufi & A Killer'.

En préambule à ce premier album, un nouveau 7" sort lundi prochain, 'Kowboyz & Indians', assorti d'une face-b, My Only Friend. Une chanson qui tranche avec les deux précédentes Holidays et Candylane. Psychédélique, lo-fi tout en gardant un côté organique, et allant puiser son inspiration du côté de l'Asie, Kowboyz & Indians, en écoute aujourd'hui, est assez rêche de prime abord mais rapidement envoûtante.

J'ai eu la chance de pouvoir écouter ce 'A Sufi and a Killer', co-produit par Gaslamp Killer, Flying Lotus et Mainframe, et c'est un album fascinant. On en reparle dans quelques semaines dans ces pages. 

Label: Kowboyz & Indians 7" 
Année: 2010 
Label: Warp

Si vous voulez vous procurer ce 7", rendez-vous ici, sur le site de Warp en cliquant ici.

mardi 19 janvier 2010

[Track of The Day] Bob Dylan - California

Les trésors cachés finissent un jour ou l'autre à sortir au grand jour. Toujours. Dernier exemple en date: Bob Dylan. Depuis quelques années, en plus de ses albums, le père Zimmerman a confectionné 'The Bootleg's Series', une série de très haute tenue, avec notamment le live mythique de 1966, soit disant au Royal Albert Hall où il reçut de plein fouet la fronde de son public originel et le fameux «Judas!» d'un des spectateurs.

Bien que les 3 premiers tomes de cette série s'attachent à répertorier les 'rare and unreleased songs: 1961-1991', c'est à une série américaine que Bob Dylan a décidé de livrer un nouvel inédit.

Il s'appelle California, enregistré pendant les sessions de 'Bringing It All Back Home'. Une chanson qui ne trouvera pas sa place sur le tracklisting final de ce chef d'œuvre (plus j'y pense plus je pense que c'est mon album préféré du Zim).

Le fait que Outlaw Blues a été enregistré le même jour (le 13 janvier 1965 pour être précis) et récupère par la même un couplet de California (I got my dark sunglasses // I got for good luck my black tooth // I got my dark sunglasses // I'm carryin' for good luck my black tooth // Don't ask me nothin' about nothing' // I just might tell you the truth) n'y est surement pas étranger. Car sinon California n'aurait vraiment pas dépareillée sur 'Bringing It All Back Home', bien menée qu'elle est par un piano qui craque et l'harmonica de Dylan.

C'est donc l'agent Gibbs et NCIS qui récupère le tout pour le volume 2 de la bande-originale de la série. Sont forts à la Navy. 

Album: NCIS: The Official TV Soundtrack - Vol. 2 
Année: 2009 
Label: CBS

lundi 18 janvier 2010

[Track of The Day] Eluvium - The Motion Makes Me Last

Et Matthew Cooper se mit à chanter. L'homme derrière Eluvium, pour son cinquième album à venir ('Similes') continue de bercer sa musique de boucles hypnotiques et d'atmosphères éthérées et planantes. Mais il ajoute donc sa voix.

Si l'on pouvait vraiment se méfier de ce genre d'évolution (si un type qui ne chante pas sur ses quatre premiers albums, c'est peut-être qu'il y a une raison non?), il faut avouer que le résultat est une sacrée surprise. Il suffit d'écouter une des deux chansons qui se sont frayées un chemin sur la toile, et notamment The Motion Makes Me Last (en écoute aujourd'hui): la voix d'Eluvium est belle et reste cachée derrière sa musique ambiante, comme pour ne pas la bousculer, ou pour se fondre au maximum dans ses nappes lancinantes.

Cette évolution chez Eluvium permet aussi d'interpréter la sortie de son coffret 'Life Through Bombardment’ de l'an passé comme la dernière ligne d'un chapitre, le point final d'une première aventure. Fort heureusement, celle qui s'ouvre avec 'Similes' semble tout aussi passionnante. 

Album: Similes 
Année: 2010 
Label: Temporary Residence

vendredi 15 janvier 2010

[Track of The Day] Tom McRae - Out of The Walls

Je me souviens encore de ce concert de mars 2001, au Kao de Lyon. J'avais gagné deux places le matin même, à la radio. Et sans difficulté. Il faut dire que le père Tom McRae, à un End of the World News (Dose Me Up), ne faisait pas tellement recette.

Je me souviens d'une salle remplie à moitié, mais surtout d'une jolie brune totalement en pleurs, ébranlée qu'elle était par la prestation et la noirceur des chansons de l'anglais. Accompagné d'un batteur et d'un contrebassiste, il avait vraiment écorché les cœurs de l'audience de ses mélodies bouleversantes.

A l'époque, Tom McRae était au fond du trou. Et puis, petit à petit, il a remonté la pente. Et ses albums ont suivi la trajectoire inverse: un 'Just Like Blood' sympathique, un 'All Maps Welcome' raté et un 'King of Cards' catastrophique.

La nouvelle d'un nouvel album, 'The Alphabet of Hurricanes', devrait donc autant m'interpeller que le sommaire du prochain Grand Journal de Canal+. Mais j'ai gardé une vraie sympathie pour cet artiste qui m'avait vraiment touché avec son premier album.

J'ai donc testé ce Out of The Walls, premier extrait de 'The Alphabet of Hurricanes'. Et, ô grande surprise, il semble revenu à une noirceur - qu'il avait déjà en grande partie perdue sur 'Just Like Blood'. Ici, pas d'effets de manche, pas de pose. Juste un compositeur talentueux, un piano qui craque sous ses doigts et une voix belle à pleurer. Qu'on se le dise, et il n'y a qu'à voir la pochette de l'album pour s'en convaincre, Tom McRae en a fini avec le bonheur. Et il est de retour. 

Album: The Alphabet of Hurricanes 
Année: 2010 
Label: Cooking Vinyl

Une chanson que vous pouvez vous procurer gratuitement et légalement en cliquant ici, en donnant votre mail (forcément).

jeudi 14 janvier 2010

[Track of The Day] The Knife with Mt. Sims and Planningtorock - Colouring of Pigeons

S'il y a une créature que je déteste par dessus tout, c'est bien le pigeon. Enfin, le pigeon urbain (j'en ai un peu complètement rien à faire du pigeon rural vu que je suis citadin).
C'est viscéral: ce truc tout gris, tout sale, avec sa tête comme en équilibre précaire sur son cou. Un animal qui a l'air con comme une table, à marcher un coup à droite, un coup à gauche, sans vraiment savoir où aller. J'avoue même qu'il m'arrive de ne pas freiner quand s'en présente un sur ma route.

Alors savoir que le premier extrait du prochain album de The Knife, le duo suédois composé des frères et sœurs Olof Dreijer et Karin Dreijer Andersson (qui s'est échappée en 2009 le temps de sortir un bien beau disque sous le nom de Fever Ray, voir ici) s'appelle Colouring of Pigeons a fait mal à mon petit cœur d'anti rat-volants. Mais vu la qualité de ce titre de 11 mns, je vous avoue que j'ai assez vite zappé mon antipathie pour ces bestioles.

Un titre à l'ambiance lourde et austère, comme souvent avec The Knife, mais qui se permet quelques variations bien senties sur l'opéra, avec de jolis élans de cordes et un chant lyrique qui se marie très bien avec le grain de voix oppressant de Karin Dreijer Andersson.

Pourquoi opéra? Parce que le prochain album de The Knife ne sera ni plus ni moins que la bande son d'un opéra danois, consacré à Charles Darwin et son livre 'De l'origine des espèces'. Rien que ça! Deux disques, seize morceaux, composés avec l'aide de Mt. Sims et de Planningtorock pour un projet que l'on sent bien évidemment sortir des sentiers battus d'un style aux codes très classiques.

Réponse le 1er mars prochain. Mais si le reste est du niveau de cet enivrant Colouring of Pigeons, on devrait tenir là un des grands albums de l'année. 

Album: Tomorrow, In a Year 
Année: 2010 
Label: Rabid

Une chanson que l'on peut télécharger gratuitement et légalement, en donnant son mail ici.

mardi 12 janvier 2010

Arnaud Fleurent-Didier - La Reproduction [Columbia]

A l’époque où je stageais en maison de disque, j’avais mis ‘Portrait du Jeune Homme en Artiste’, premier disque d’Arnaud Fleurent-Didier, dans la chaine de l’étage promotion. J’étais tellement fou de ce disque que j’avais besoin de le faire écouter au plus grand nombre. C’était un après-midi où RJD2 venait répondre à plusieurs interviews à l’occasion de la sortie de son album ‘Since We Last Spoke’.

Plus que mes collègues, c’est surtout RJD2 – qui ne pipait pas un mot de français – qui avait eu l’oreille attirée par les chansons et les soyeux arrangements du bonhomme. Et qui, après quelques échanges, était reparti avec une copie du disque (qui, soit dit en passant, n’était pas du tout sorti sur notre structure).

Ramble John Krohn avait eu l’ouïe fine. Car il faut bien dire que ce premier album d’Arnaud Fleurent-Didier est un véritable chef d’œuvre totalement méconnu jusqu’il y a encore quelques mois de cela (et qui pourrait trouver aujourd’hui, il faut l’espérer, une deuxième chance méritée), un somptueux hommage à la chanson française alliant des chansons pop travaillées à des textes littéraires et brillamment écrits.

Surtout, ce disque était un vrai courant d’air frais dans une chanson française alors déjà passablement empêtrée dans un néo-réalisme hésitant entre le risible et l’insupportable.

Cinq ans plus tard et une rupture (tout au moins artistique) avec Ema Derton la voix féminine de son premier disque et de ses premières aventures sous le nom Notre Dame, revoilà Arnaud Fleurent-Didier, quittant la petite structure French Touche menée par de délicieuses demoiselles pour aller s’encanailler avec Sony-Columbia, rien que ça.

Au programme, un nouvel album, ‘La Reproduction’, mis en orbite depuis juillet dernier par une chanson épatante, France Culture (en écoute ici), prouvant par la même qu’il n’avait rien perdu de son talent d’arrangeur et de compositeur.

Sorti le 4 janvier (et, c’est à souligner, mis en vente à 10.90€), l’album commence tranquillement à faire parler de lui et la surexposition médiatique semble pointer le bout de son nez. Une exposition totalement légitime et bienvenue, pour un artiste qui aurait mérité un tel traitement de faveur dès 2004.

‘La Reproduction’ est dans la lignée de ‘Portrait du Jeune Homme en Artiste’. Descendant musical des Jean-Claude Vannier, Michel Colombier, Michel Legrand et autres Bertrand Burgalat, Arnaud Fleurent-Didier compose là un nouveau grand album, qu’il faut apprivoiser afin d'en déceler tous les délices.

Si son ‘Portrait du Jeune Homme en Artiste’ racontait les déboires professionnels, les doutes sentimentaux et la procrastination récurrente d’un garçon de 25 ans, ‘La Reproduction’ axe ses textes sur la famille. Arnaud Fleurent-Didier y parle beaucoup de son père (Ne sois pas trop exigeant, Si on se dit pas tout) et de sa mère (France Culture), de ses grands-parents (Mémé 68, Pépé 44), tout en gardant côté loser magnifique avec les filles qui lui va bien (Risotto aux courgettes, Je vais au cinéma).

Dans un phrasé à en faire pâlir plus d’un, notre homme convainc largement une fois de plus. Sa pop n’est pas avare de mélodies et d’instruments, mais ne surjoue pas et n’en fait pas trop : Arnaud Fleurent-Didier est un esthète dont les compositions sont aussi délicates que sa voix, presque efféminée et toute en fragilité, qui en exaspérera plus d’un.

‘La Reproduction’ est un album superbe, qui mérite plusieurs écoutes pour rentrer dans son univers romantique et plein de spleen. Et si l’on pourra reprocher une facilité d’écriture pas toujours bienvenue à My Space Oddity (le seul titre vraiment en deçà), on acclamera ce grand compositeur, sorte de dandy du XXIè siècle.

‘La Reproduction’ et Arnaud Fleurent-Didier, notamment par l’exposition dont ce disque va faire l’objet, vont être détestés. On parlera de bobo à son égard (un grand classique). On critiquera surement son name-dropping (dont il n’abuse pourtant pas ici), on évoquera Vincent Delerm (tête de turc de beaucoup), on ricanera de son côté très parisien et on se foutra de son nom («Fleurent-Didier ouh ouh, comme c’est ridicule») voire de sa coupe de cheveux.

Mais à dire vrai, les chiens aboieront et la caravane passera sans leur jeter un regard. Quiconque aime un tant soit peu la belle chanson française, Gainsbourg, Vannier ou le Katerine de ‘Mes Mauvais Fréquentations’, ne pourra que succomber à ‘La Reproduction’. Et on ne gardera au final à l’esprit que la qualité incroyable des compositions d’Arnaud Fleurent-Didier, de cette façon bien à lui de raconter ses histoires directement à nous, auditeurs.

La France tient depuis quelques années un artiste vraiment complet. Elle peut désormais se targuer de le voir prêt à conquérir les oreilles du plus grand nombre. Dans un pays où Christophe Maé ou Florent Pagny trustent les charts avec des chansons à l’affligeante nullité, cela n’a pas de prix. (sortie : 4 janvier 2010)


Son:

Myspace
Site officiel
‘La Reproduction’ en vinyle

Autres chroniques, car l'album fait parler:
Hop, La Musique à Papa, Playlist Society, 7 and 7 is, Quenelle Culturelle, PandaPanda, Chez Toto

Trois chansons en écoute. Le très beau Reproductions avec sa basse enivrante, un Ne sois pas trop exigeant aux multiples facettes et un Si on se dit pas tout, belle chanson sur son père. (malheureusement plus en écoute).

Et pour finir, je remets ici le clip de France Culture :

Arnaud Fleurent-DidierFrance Culture

lundi 11 janvier 2010

[Track of The Day] Coldplay - Billie Jean (Michael Jackson cover)

En juillet dernier, alors que l'heure était plus que jamais à l'hommage envers Michael Jackson, Coldplay - groupe qui m'est au combien sympathique et pour qui j'ai beaucoup d'affection (pour ainsi dire, j'aime d'amour 'X&Y') - est parti enregistrer une petite session acoustique pour une radio de Los Angeles, I Heart Radio.
Au programme, Lost, Death Will Never Conquer, Strawberry Swing, Viva la Vida et une reprise de Billie Jean, la plus grande chanson de celui qui fut dans les années 80 le véritable king of pop.

Et Coldplay s'en sort bien. Moitié plus courte que l'originale (2'36'' seulement), cette cover est on ne peut plus charmante. Attention, rien d'extraordinaire ici, mais je trouve leur Billie Jean chaleureuse et plutôt foutue. Et en ces temps de froid vivace et de glissades impromptues, je me suis dit que ca irait plutôt pas mal pour un lundi! 

Album: Stripped Acoustic Session 
Année: 2009 
Label: IHeartRadio

jeudi 7 janvier 2010

[Track of The Day] Pavement - Range Life

Depuis un moment déjà, les rumeurs sur un retour de Pavement courraient bon train. Il faut dire qu'on n'est pas le meilleur groupe du monde pendant des années sans que votre disparition ne se fasse ressentir.
Sauf que si - notamment - Kannberg était partant, le père Malkmus se faisait plus désirer, préférant se concentrer sur une carrière solo assez ennuyeuse.

Mais plus de dix après leur séparation et leur album 'Terror Twilight' (faut-il le rappeler, leur meilleur album), Pavement est de retour sur le devant de la scène pour une série de concerts autour du monde. Et pour faire l'actualité de ce début d'année 2010.

C'est également l'occasion pour Matador (pas folle la guêpe) de sortir une compilation de 23 titres, 'Quarantine The Past: Greatest Hits 1989-1999'. Certes, on pourra ergoter sur le fait de compiler Pavement, sur son intérêt, tant sa discographie est parfaite. Mais si un tel album ou une telle tournée permettent à pas mal de gens de découvrir ce groupe fondamental, je dis banco! Et puis personnellement, je fais confiance à Malkmus, Spiral et Matador pour nous pondre une compilation qui va bien et qui a de la gueule.

Le tracklisting de ce disque - à part un titre, Gold Soundz - n'est pour l'instant pas dévoilé. Mais Matador en profite pour lancer un "Guess The Track Listing Contest" afin de tenter de deviner les 22 autres chansons présentes, avec à la clé de bien jolis cadeaux (je vous laisse découvrir le tout ici).

Reste donc à savoir quels sont les morceaux qui accompagneront les standards que sont Summer Babe (tiré de 'Slanted and Enchanted', faut-il le rappeler leur meilleur album), Rattled by the Rush (sur 'Wowee Zowee', faut-il le rappeler leur meilleur album) ou Shady Lane/J vs. (sur 'Brighten The Corners', faut il le rappeler leur meilleur album). Et, pour y être depuis 2h déjà, je vous promets que ça ne va pas être facile.

Mais nous n'en sommes pas encore là. En tant que première chanson sans chapeau de 2010, un de mes morceaux préférés de Pavement (et pas uniquement parce qu'ils se fouttent de la poire des Smashing Pumpkins), Range Life forcément, tiré de, faut-il le rappeler leur meilleur album, 'Crooked Rain Crooked Rain'.

Je profite de ce premier papier pour vous souhaiter une excellente année 2010, la plus réussie et la plus musicale possible. Car, comme disait l'ami Nietzsche, «sans musique la vie serait une erreur».

Album: Quarantine The Past: Greatest Hits 1989-1999
Année: 2010
Label: Matador

Gold Soundz, premier extrait remastérisé de ce 'Quarantine The Past' est en téléchargement légal et gratuit en cliquant ici.


Et, histoire de se repartir en 1994, regardons à nouveau le clip de Range Life: